mercredi 20 juin 2012

Un signe ?

Hier, "on" s'est  fait emboliser les varicocèles.

Rdv à 12h30 à la clinique, DM a passé une superbe blouse avec l'option avec fesses-à-l'air intégrée.

Il a un camarade de chambre, même âge environ, accompagné de sa femme lui aussi. Un petit bonjour, c'est tout. On se regarde, on se jauge, on garde nos distances, on se sait pas pourquoi ils sont venus en fait.

"Le coloc" est parti en salle d'op, un petit rigolo vient chercher DM plus tard en demandant si c'était bien pour une amputation... J'ai dit oui en rigolant jusqu'à ce que je me dise que la blague avait ses limites, je voulais récupérer mon DM avec ses 2 bras, ses 2 jambes, ses 2 oreilles et ses 2 couilles.

Au bout d'un loooong moment, le coloc revient en chambre, je sors un moment pour les laisser un peu tous les 2 puis je me réinstalle, sur ma chaise. Je lisais mon livre, tranquille, la télé en fond sonore. La situation était un peu bizarre: tu partages l’intimité (et tu vois son intimité... hum hum) de personnes que tu ne reverras surement jamais !

Et là, le gars commence à me parler: "Est ce que vous êtes là aussi pour une embolisation? Est ce que vous saviez vous que l'embolisation pouvait être annulée, pendant l'intervention si le docteur ne peut pas passer la sonde?"

Ah merde. Oui, je l'ai lu dans le dossier. Ça veut dire que ça a échoué pour lui ? Rhaaa, putain, j'espère que ça ne va pas échouer pour nous...

Et la conversation s'engage: ils sont là pour faire des bébés aussi et ça ne marche pas. Et là, leur tristesse et leur désarroi m'ont touché de plein fouet. Mettre tous ses espoirs dans un traitement, vivre l’échec, surmonter l’échec, reprendre espoir, faire une FIV, tomber plus bas encore, reprendre courage, tout miser sur l'embolisation... et ne même pas pouvoir aller jusqu'au bout de l'intervention à cause de maudits clapets anti-retour... Comme je connais ce sentiment ! Le coloc avait besoin de parler, triste dans son lit. Sa femme retenait ses larmes et refusait silencieusement de prendre part à la conversation. Quand DM est revenu dans la chambre, on nous a demandé de sortir pour lui prendre sa tension et elle a pleuré dans le couloir en me disant à quel point c'était dur. Pendant ce temps, le coloc se confiait à DM, en disant qu'il était triste et tellement désemparé de ne pas savoir parler à sa femme, il n'arrivait pas à lui dire que c'était trés important pour lui aussi de réussir à faire un enfant et qu'il vivait mal toutes ces difficultés, lui aussi, dans son coin.

Une fois encore, je me suis sentie tellement chanceuse d'avoir MonPetitOne. Quel miracle de l'avoir eu ! Je le regarde qui dort dans son lit et je me demande si je ne suis pas en train de rêver, si il existe vraiment, c'était tellement improbable de vaincre toutes les contraintes biologiques...

Je souhaite à ce couple (et à tous les gens qui galèrent) de connaitre le même bonheur que nous.



Et au moment où DM est revenu dans la chambre, il a reçu un sms: "-20% chez a*u*bert, venez vite nous acheter plein de trucs qui coutent un bras et dont vous n'aurez jamais vraiment besoin !!" 
Est-ce que c'est un signe ?

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