32 SA sous toutes les coutures

32 SA, un cap.
Même si une naissance à cette date là est source d'angoisse, c'est un cap assez rassurant.
C'est aussi la date de la dernière écho officielle.

J'avais à la fois hâte d'y être et aussi angoissée par les éventuels problèmes qu'une écho peut révéler. Heureusement, tout s'est bien passé.

La doc a tout mesuré, elle a aussi regardé les échanges sanguins dans le cordon et dans mes artères utérines. Tout est ok.

On a longuement vu notre miracle bouger. Le bébé a passé son temps à repousser la sonde, à croire que ça l'a dérangé ! Son visage, ses mains qui jouaient avec son cordon... et tout d'un coup, on le voit qui s’étire et hop, qui se tourne pour se rendormir de l'autre côté. C'était un moment très intense, d'une grande douceur.

Son poids estimé est 2.3 kgs, soit 500 g de plus que son frère au même terme !!! Poids estimé à terme, 4kgs ! Je suis contente qu'il aille bien et qu'il profite... j'essaie de ne pas penser au moment où il va falloir le sortir....

Et là, le rdv a basculé dans la troisième dimension ! J'étais en train de dire à mon mari que j'avais des difficultés à réaliser que nous allions avoir un bébé. Là, la doc me regarde d'un air étonné genre t'as un gigot de 2.3kgs qui te fout des grands coups de pieds et tu te poses encore des questions !
Alors je lui redis, pour notre parcours de FIV.
Et là, elle me répond qu'elle me comprend, parce que ses 4 enfants, elle les a eu par FIV aussi.
QUATRE.
PAR FIV.

J'avoue que je suis restée sur le cul.
Ensuite, la discussion a pris un tour particulier. Elle a commencé à nous dire qu'il y avait aussi des avantages à l'infertilité, qu'il fallait voir le positif. Par exemple, qu'elle n'avait jamais eu à prendre de contraception ! Ensuite, elle nous a déballé tout un laïus pour nous dire que ne pas pouvoir avoir d'enfants, c'est pas si dur que ça, qu'il ne faut pas centrer sa vie là-dessus, qu'il y a plein d'enfants qui ne demandent qu'à être adoptés et que si jamais rien ne fonctionne, on peut être fertile d'une autre façon, s'investir dans les activités, s'occuper des enfants des autres...

Typiquement le discours d'une personne qui a 4 enfants. Mais je ne pensais pas entendre ça dans la bouche d'une personne qui est passée par la FIV !!

Est ce que c'est "ça", le fin de l'histoire pour celles qui ont réussi à avoir des enfants? On oublie tout, on guérrit de ces blessures, on y pense plus et on regarde les femmes infertiles de haut ?